Une frenchy à Tokyo: Sanja Matsuri

Dimanche dernier je suis allée à Asakusa pour le Sanja matsuri , l'un des trois plus grands évènements Shinto du pays. Il se déroule sur trois jours, durant lesquels plusieurs mikoshi ( autel peint en noir et recouverts de dorure ) paradent dans le quartier, porté par une quarantaine d'hommes et de femmes. Environ 500 personnes se relaient car voyez-vous chaque mikoshi pèse plus d'une tonne !

Toutes ses festivités sont organisé en l'honneur des kami( divinités ) de trois hommes La légende raconte que le 17 mai 628, deux frères pêcheurs Hinokuma Hamanari et Hinokuma Takenari ont trouvé une statuette du Bodhisattva de la Miséricorde (la déesse Kannon) dans les mailles d'un filet de pêche dans un affluent de la Sumida-gawa, la rivière Miyato. Le troisième homme, un riche propriétaire appelé Hajino Nakatomo, ayant entendu parler de la découverte, a appelé les frères à se convertir au bouddhisme. Les trois hommes ont alors consacré leurs vies à la foi bouddhiste et ont dédié à la statue un petit temple. Ce temple c'est Sensô-ji, le plus ancien de Tokyo .

Comme je vous le disais dans l'article précédent outre les nombreuses animations, ce qui est intéressant, c'est qu'à cette occasion les Yakuza se dévêtissent et exhibent fièrement leurs irezumi (tatouages traditionnels ) ! J'avoue que c'est surtout pour cette raison que je m'y suis rendu ! Je ne sais pas pourquoi les Yakuza m'ont toujours fascinée ! J'en ai déjà vu à Kabuki-cho mais c'est rare et bien sûr ils sont habillés

les tatouages sont fait à l'ancienne avec une tige de bambou trempée dans l'encre
et inséré dans la peau, ce qui les rend très douloureux.

Souvent les gens savent d'eux qu'ils sont une mafia, mais contrairement aux autres groupes du crime organisé, eux s'affichent en toute légalité puisqu'ils opèrent souvent aux noms d'associations aux objectifs culturels . Mais bien sûr leurs activités sont moins roses ( marché du sexe, vente d'arme, jeux d'argent...)
Ils sont héritiers des bakuto ( joueurs professionnels dans les foires ) et les tekiya ( vendeurs à la sauvette, colporteurs ) mais eux préfèrent se dirent descendant des machi-yoko ( samourai déchu , qui devinrent des bandits de grands chemins )
Quoi qu'il en soit , les Yakuza ont gardé une âme féodale, dans leur code, leur hiérarchie et même leur punitions ( doigt coupés par exemple ). Je dois dire que quand je les ai vu au festival, je n'ai pas eu peur à proprement parlé mais ils ont une aura impressionnante. Ils ont quelque chose d'ancestral. Et quand je me suis mêlé à la foule, il y avait tellement d'énergie, j'ai eu l'impression d'avoir fait un saut en arrière à l'époque d' Edo, c'était magique, vraiment !

un clan yakuza

Il y a avait tout ces gens en habit traditionnel, la musique aussi, puis les stands de nourriture , dans le temple il y avait aussi du théatre Nô. J'ai bu du thé matcha sucré servi très frai, j'ai mangé des takoyaki ( boule de pate fourré au poulpe ). Il y avait des jeunes, de vieux, des étrangers, en fin de journée tout le monde s'est retrouvé dans les jardins du sensô-ji pour manger. c'était tellement convivial !