vendredi 21 août 2015

Eté ça rime avec saké !

                                                                 Sortie scolaire

Comme vous le savez, tout les trimestres l'école nous offre une sortie scolaire. Cette fois direction le Edo Tokyo Hatsubutsukan , dans le quartier de Ryogoku. C'est un musée d'histoire sur Edo pendant la période des samouraï et le Tokyo d'après guerre.
Nous avions au 3 heures de temps libre pour déambuler entre les époques. Ce musée n'est pas immense ce qui est appréciable, mais il n'en perd pas moins de son intérêt, on découvre comment les japonais vivaient à cette époque, c'est intéressant et ludique.
Ooba sensei et moi dans le porte princesse ahah
technique de tampon
une scène de théâtre
Ma poupée allemande Blanka
Suzuki sensei avec la team european girls de la classe

                                                              Mission impossible

Un soir en sortant de l'école , Morgane et moi décidâmes d'aller faire un tour au Donquijote ( Le magasin où on trouve tout, absolument tout même ce que vous auriez préféré ne jamais voir )
En traversant devant l'entrée de kabuki-chô on aperçoit un tapis rouge des gardes du corps et des photographes. On s'approche pour voir, oh tiens Tom Cruise qui fait l'avant première du dernier mission impossible devant le nouveau cinéma ! Tous ça sous l'œil bienveillant de Godzilla.
Il y avait Miyavi aussi apparemment .
Je n'ai pas pu prendre de photo potable, parce que Tokyo c'est pas la ville la plus peuplée du monde pour rien ....
Mais voila, un jour comme un autre ....


                                                                Nihonshu 日本酒
Au Japon le saké désigne l'alcool en général , ce que nous appelons
saké est en fait du Nihonshu littéralement "alcool japonais"

Passons aux choses sérieuses! Je n'ai pas de vacances mais ça ne m'empêche pas de profiter des soirées chaudes d'été. Avec mon ami A. et quelques un de ces potes on fait régulièrement le tour des Izakaya de Shinjuku et Nakano, tellement qu'on se fait souvent offrir à boire par le staff , "sa-bi-sou"qu'ils nous disent (= service). Les japonais aiment pas trop rester toute la soirée au même endroit , du coup on change au moins 4 ou 5 fois de bar. Et autant dire qu'ils ne comptent ni le prix , ni la quantité d'alcool qu'ils ingurgitent. On commence à boire à 18 heure et ce jusqu'à l'heure limite pour le dernier train à minuit. Et dans ce train là les amis, il vaut mieux pas craindre le vomi ...
Ce train là c'est le derniers espoir pour tout les ivrognes de ne pas dormir par terre dans la rue honteusement . Il y a les vieux pervers qui sentent le saké et qui vous murmure des trucs sales à l'oreille ( je parle par expérience ), celui qui est allongé dans un endroit improbable ou encore celui qui vomi tranquillement sa vodka pomme dans un sac plastique accroché à ses oreilles . Bah oui ils sont prévoyant les japonais .

Les Japonais boivent beaucoup. Le problème est qu'ils sont obligés de sortir avec leurs collègues après le travail, sous peine d'être considérés comme une personne asociale et mis à l'écart voire stigmatisés au bureau s'ils refusent. Et ce plusieurs fois par semaine. Bar à hôtesses et compagnie....De cela découle des problèmes conjugaux bien sûr, et une forte dépendance à l'alcool. Mais la société japonaise est une société patriarcale dans laquelle l'homme viril doit boire avec ses congénères pour prouver sa valeur. Les féministes aurait de quoi s'arracher les cheveux. mais ça c'est un autre débat.

En France je ne touchais pas à l'alcool ( et j'avais raison ) . Mais voilà, dans ce pays c'est difficile de dire non. J'ai récemment eu une discussion à ce sujet avec Morgane, qui est une fille droite et raisonnable. Elle m'a avoué qu'en France elle ne supportait pas les gens bourrés, j'étais d'accord avec elle, mais au Japon c'est tout l'inverse ! Nous nous accordions (malheureusement) pour dire qu'il n'y a pas meilleure compagnie qu'un japonais avec quelques verres dans le nez. Soudains tous les verrous sautent, ils deviennent drôles, ouverts, tactiles ! Si vous saviez le bonheur que c'est de les voir ce sentir libres et légers ! C'est vraiment dommage de devoir en arriver à se détruire la santé pour ça ...
En réalité je suis profondément triste pour les japonais, oppressés par une société arriéré. J'emploi un mot fort, mais en voyant ces gens, au quotidien, avec mes yeux d'étrangère, je peux vous dire qu'ils sont vides de toute vie . Parfois on peut lire la détresse sur leurs visages épuisés.

Mon ami A. m'a dit un jour que s'il sortait tout les soirs , s'il enchaînait les relations d'un soir, s'il faisait des jeux d'argent douteux, c'est parce que l'année prochaine il sera un employé comme les millions d'autres, à travailler 50 heures par semaines, à faire des heures supplémentaires non payés, à être un esclave. Il a 23 ans et il sait déjà qu'il n'a plus que quelques mois pour profiter de la vie . Il m'a même dit qu'a se moment il ne pourra peut être plus me voir, parce qu'il sera trop "isogashi". Occupé, c'est le mot que je déteste le plus dans la bouche d'un japonais, mas c'est leur triste réalité. Le compte à rebours a commencé , pour notre amitié , pour sa liberté .

J'ai décidé de parler d'un sujet un peu grave, parce que c'est une aspect fondamental de la société japonaise. Comme toujours je fais une critique basé sur mon expérience, évidement il y a des exceptions.
Quoi qu'il en soit je m'amuse bien ces temps ci, ça rend mon quotidien plus léger à moi aussi ! Les soirs de débauche j'aime bien m'arrêter acheter un suicaba , cette glace à l'eau en forme de pastèque, qu'ils vendent qu'en cette saison et regarder les étoiles, ça m'aide à décuver sur le chemin du retour.
Ce qui se passe en été reste en été ;)


Dans le prochain article , mon premier matsuri en amoureux !
D'ici là , prenez soin de vous :)

dimanche 2 août 2015

Natsu

                                                                              Juillet

La saison des pluies est terminée ... laissant place à la chaleur moite et humide. Les cours ont repris. Je suis passé en classe 4. Faire une rentrée scolaire en plein été c'est un peu déstabilisant !
A partir de maintenant les cours seront accès sur la préparation aux concours d'entrée aux universités , tout le monde rempli les dossiers pour l'EJU. Sauf moi. Comme les autres c'était mon objectif à la base, mais à 10 000 euro l'année sur 4 ans, j'ai du revoir mes rêves à la baisse . J'ai décidé de ne pas me prendre trop la tête. Je vais donc apprendre le japonais à mon rythme, en parallèle à l'école, en reprenant là ou j'ai des lacunes. ma prof m'encourage en ce sens et c'est fou comme en relativisant on se sent plus léger.
Ci dessous la preuve de mon assiduité :)

Concernant mes plans pour après, j'ai quelques pistes dont je vous parlerai plus tard, je dois d'abord me renseigner auprès de l'immigration . Dans tout les cas, je n'ai plus l'impression d'être bloquée , d'autres opportunités s'offrent à moi. J'ai donc le temps de profiter de l'été :)

Le 7 juillet c'était le Tanabata : La fête des étoiles
La légende raconte qu'une déesse quitta le monde céleste pour rejoindre sur terre l'homme qu'elle aimait, mais les parents de celle ci, furieux, la ramenèrent dans les cieux et créèrent la voie lactée, une barrière d'étoiles pour séparer les deux amants. Les autorisant cependant à se retrouver une seule fois par an, le 7 ième jour du 7 ième mois .

Pour célébrer ce jour, les japonais mettent un yukata ( kimono d'été) et accrochent des vœux ou des poèmes à des branches de bambou pour que la déesse Orihime et Hikoboshi les exaucent.

                                                                   Le barbecue

Avec les gens de la guest house nous avons fait un barbecue au bord de la rivière à Futako-tamagawa . Il faisait une chaleur vraiment étouffante! J'ai bien cru que mon copain fasse un malaise ! bah oui le pauvre, il vient d'Hokkaido il est pas habitué à la canicule ;)
Mais c'était vraiment sympa, j'ai rencontré de nouvelles personnes, on a bien mangé , bien bu et terminé comme des enfants à faire des batailles de pistolet à eau !

Le soir même K.et moi avons été invité à un concert de visual kei à Shibuya par notre amie Kotone qui connais le batteur du groupe. Je ne suis pas particulièrement fan de tel ou tel style de musique , mais je suis curieuse, ouverte aux nouvelles découvertes et surtout j'aime l'ambiance des LIVE !
Je trouve qu'il y a quelques choses de fascinant dans le visual kei. Des hommes qui ressemblent à des femmes mais qui par ce contraste apparaisse quand même viril. L'esthétique pour sublimer l'androgynie. Ils sont maigres ces garçons, ils sont maquillés, si bien qu'on dirait des poupées. Ils n'ont pas l'air humain . Et quand en transe toutes les personnes dans la salle font du head bang on est téléporté dans une autre dimension .
Pour ceux qui ne connaissent pas, le groupe en question s'appelle Anli Pollicino .

Vous pouvez voir un extrait de concert ici:
https://www.youtube.com/watch?v=3GDVKqGJx_U

J'ai aussi eu des entrées pour un match de kick boxing, car Kotone est aussi amie avec un professionnel. Mais je n'ai pas de photo ...

Voila pour le mois de juillet qui est passé vraiment très vite. J'ai fait quelques sorties mais rien de très intéressant.
Le 22 août je vais aller à un natsu matsuri avec K. , yukata et feu d'artifice en amoureux :)
Des bisous les amis :3

Excursion à Nikkô

                                                                             JUIN

Fin Juin j'ai eu droit à deux semaines de vacances estivales.. oui c'est peut pour une étudiante ... les prochaines seront fin septembre. Mais à cette occasion ma maman m'a rendu visite ! C'est la première fois qu'elle vient, et après 10 mois de séparation, les retrouvailles ont été émouvantes ! Je lui ai fait visiter les quartiers principaux de Tokyo et pour s'aérer la tête nous sommes partie en expédition à Nikkô, lieu de pèlerinage ancestral.

Histoire:

Nikkô se situe à 140 km au nord de Tokyo, au milieux des montagnes ( les sanctuaires et temples de la ville ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco en 1999 ). Le premier temple a été fondé en 799 pendant la période Nara par un moine bouddhiste. Mais c'est en 1617, lorsque les cendres du Shôgun (régent) Tokugawa Ieyasu, premier homme à avoir unifié le pays, furent transférées à Nikkô par l'un de ces descendants, que la ville devint un lieu de pèlerinage important.

Mon copain m'a raconté que l'emplacement d'Edo (anciennement Tokyo)  n'avait pas été choisi au hasard mais selon les principes de géomancie. Le palais impérial est le centre de l'énergie. Il se situe d'ailleurs au milieux de la ville . 4 Shôgun dont Tokugawa mentionné plus haut reposent dans des villes autours de Tokyo, choisie toujours selon les principes de géomancie, formant un carré magnétique qui protège la capitale. Les Shôgun suivant ont été enterré dans les villes encore autours, formant un carré inversé. La figure finale de l'association de ce lieux est une étoile à 8 branches .
Seulement la construction de la Tokyo Sky Tree achevé en 2011 coupe l'une de ces lignes énergétiques. Certain sont même persuadés que c'est cela qui aurait provoqué la catastrophe de Fukushima ...

Dans ces mêmes croyances , d'autres ligne relient des villes plus au sud, le mont Fuji ainsi que le palais impérial. C'est ce qu'ils appellent la rose du dragon mais il n'a pas voulu m'en dire plus malheureusement ...
ci dessus il n'y a que les 4 première lignes mais ça vous donne une idée
Je vous donne un autre exemple pour vous montrer l'importance de ces croyances en Asie. En Corée du sud il existe aussi des lignes énergétiques directement relié à des temples au Tibet (l'un des berceau du bouddhisme) et pendant l'invasion japonaise ,les soldats nippons plantaient des piquets sur des kilomètres pour couper la ligne et affaiblir les forces coréennes qui résistaient beaucoup trop à leur goût.
En chine ces croyances sont rataché à ce qu'ils appellent le feng shui.

Bref après ce petit cours sur les mythes et légendes asiatiques revenons à mon expédition :)

Nous avons pris plusieurs trains, tôt le matin. En tout nous avons compté 2h30 heures de trajet ( par shinkensen c'est plus rapide mais beaucoup plus cher aussi ) Vers 10 heures nous y étions . Un employé du ryôkan ( auberge traditionnelle ) où nous allions passer la nuit est venu nous chercher . Nous avons découvert notre chambre, avec vue sur la rivière .

Ensuite nous sommes repartie explorer la ville. Les boutiques datent d'une autre époque ... on dirait que le temps s'est figé. Au détours d'une rue nous avons trouvé un petit sanctuaire .
La faim s'est vite fait sentir et nous avons trouvé un petit restaurant végétalien, tenu par un jeune couple, dans leur maison. Ils proposent un plat du jour unique, qu'ils cuisinent avec les légumes bio de leur propre jardin.

Cette rencontre à été une révélation. Ces gens d'une gentillesse exceptionnelle, avenants, souriants d'une douceur réconfortante ont tout simplement touchés mon cœur. Moi qui souffrait de la froideur des tokyoïtes je redécouvrais la chaleur humaine. Si vous êtes de passage à Nikkô venez manger dans ce sobre mais attachant restaurant, vraiment ( vous trouverai les références dans le guide du routard "Tokyo, Kyoto et alentours" )

De retours au ryôkan nous avons pu nous détendre dans notre onsen privé ( = bain thermal) . Comme je suis tatouée, il m'est difficile d'accéder aux bains et onsen public ....mais ça c'est une autre histoire. Un moment précieux de partage et de détente entre femmes. Une fois la peau toute douce nous avons enfilé les yukata mit à notre disposition .
 

 Puis direction le diner traditionnel, la encore dans une salle privée . Il y avait tellement à manger !

Quand nous sommes remontées dans notre chambre , le personnel avait installé nos futons . Un peu de lecture et au lit !
oui oui elle à bien détourné la fonction des chaises sans pied
La nuit à été très reposante. A peine levées que nous devions aller prendre notre petit déjeuné . On nous avait bien prévenu que les japonais mangent salé le matin, mais sérieusement quand on vous met la tête dans des cadavres de poisson fraichement péchés et qu'on vous demande lequel vous voulez qu'on vous grille là tout de suite, à 8 heure du mat' sans café c'est dur ... très dur ...
La nourriture était similaire à la veille, légumes fumés et marinés ( dieu merci on est passé à coté du nattô ), tofu bouilli, salade verte, trucs inconus ... seule la soupe miso et le riz sont passés ...

Après cette drôle d'expérience nous sommes allées visiter le temple Tôshogu .
le moine qui a érigé le tout premier temple
 
un jeune couple

un des rares temples blanc
Nous avons pu voir les trois symboles du temple :
the sleeping cat
 Il s'agit d'une peinture en relief sur bois, réalisée par Hidari Jingorô, artiste japonais du XVIIe siècle. Cet homme était fasciné par les chats, et s'isola du monde pendant huit mois afin de capter l'essence de ce qu'est un chat et en proposer la représentation la plus parfaite possible. Le nemuri-neko est considéré comme l'aboutissement de son œuvre. Aujourd'hui encore il inspire de nombreux artistes.
Cette peinture est désormais classée trésor national .
les singes de la sagesses
Ils forment une sorte de maxime picturale : « Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ». À celui qui suit cette maxime, il n'arriverait que du bien. Cette sculpture est l'une des plus ancienne représentation connu. Ghandi à même fait de cette maxime sa devise et portait toujours sur lui une petite représentation de ces trois singes.
roaring dragon
 
Ce dragon de plusieurs mètres est peint au plafond d'un petit temple. Un moine nous explique qu'il a une particularité c'est qu'il peut donner de la voix. L'homme se déplace vers le fond de la pièce , sous la queue du dragon et fait sonner un gong. Rien d'anormal . Puis il revient vers nous, sous la bouche du dragon et refait sonner son gong. Le son de celui-ci augmente et résonne très fort .
Je vous laisse découvrir la raison si vous y allez ;)
Le mausolée du Shôgun Tokugawa .

Les temples sont exceptionnels, les sculptures et couleurs comme je n'en ai jamais vu auparavant. Et Je dois dire que, que l'on croit aux énergies ou non il y a une aura très intense dans ce lieu. Quelque chose de très puissant et ancestral .

Nikkô est aussi célèbre pour ses randonnées, sa cascade et les autres temples plus en recul dans les forêts mais l'accès y est assez compliqué et nous avions plus envie de détente que de road trip .
Nous sommes rentrées le soir ,le soleil couchant éclairant les rizières .

En bonus quelques photo de notre tour de Tokyo :)
purikura
Akihabara
Ueno
Asakusa
La gare de Tokyo
Harajuku
Depuis ma maman est repartie en France, ça a été difficile de la requitter, K. nous a accompagné à l'aéroport.  Une fois qu'elle à disparu derrière les portes d'embarquements et comme je pleurais toujours K. m'a amené manger une glace, puis sur le balcon du tarmac sans rien dire.  Quand je lui ai demandé pourquoi il avait insisté pour venir il m'a répondu " Parce que telle que je te connais tu va pleurer, pas voir où tu marches et te faire écraser par un bus ou quelque chose comme ça ."je me plain  de sa froideur mais à sa façon il prend soin de moi ^^

Quoi qu'il en soit partager mon lointain quotidien avec ma mère m'a fait beaucoup de bien et j'en ressort reboosté et plus positive que jamais :) C'était vraiment génial, j'ai redécouvert Tokyo comme je le voyais la première fois que je suis venu il y a un an . Et maman , je t'aime fort .